À visiter autour de Cadix
OLVERA, QUE VOIR ?
La route avant tout.
Sur la route d’Olvera depuis Cadix : ou partir pour un voyage de 120 kms environ, 1h30 en voiture direction nord est vers Séville.
Bifurquer avant, vers Arcos de la Frontera et s’enfoncer dans la Sierra Norte, au commencement de la Cordière Bétique, l’arc montagneux qui s’étend sur près de 500 kms du golfe de Cadix jusqu’à Murcie à l’est.
Un voyage entre les monts flanqués de sillons aux points verts et les collines aux faces jaunes. Croiser des accidents de reliefs : vallées en V et ravins.
Courir les lignes droites, longues, à près de 100 kms heure. Ralentir l’élan par la succession des virages. Stopper devant le roc d’un village blanc : Olvera.
Un voyage au rythme d’un feu tricolore.
Et un chamboule-tout physique. La tête tourne au mouvement des yeux, droite gauche. Suit la route. Rougit : la chaleur ou l’émerveillement ?
Le village blanc pour prendre la mesure de la présence arabe.
Olvera : perché à plus de 600 mètres, le village domine la province.
Son château, construit sur les vestiges d’une ancienne forteresse arabe, impose. Au loin, depuis le mirador sur la place principale, je vois un point rouge. C’est un berger, entouré par des tirets bruns, plus clairs. Ils bougent. Des chèvres sans doute. Je pense alors aux armées espagnoles. Difficile de se terrer et d’avancer vers les villages sans être vues. La Reconquête espagnole a pris près de 800 ans? Cela fait sens.
Olvera est réputé pour sa culture de l’olivier, l’une des principales activités économiques du village introduite par les arabes dès leur arrivée au 8ème siècle. Les sources d’eau dans la vallée en sont la cause. Les terres sont fertiles. Les points verts vus sur la route sont autant d’oliviers. Des milliers. Des huiles réputées qui donnent lieu chaque printemps, fin mars ou avril selon à la « Feria del olivar y del aceite ». Extra-vierges, pressées à froid… les variétés ne manquent pas.
A l’Office de Tourisme, je tombe sur un local. Il ne joue pas le bonimenteur de marché. Il déballe sa passion :
« Prends celle-ci, c’est la « Picual ». Si tu aimes les goûts amères et qui piquent à la fois, elle est pour toi. »
Tu aimes faire des gâteaux ? Alors je te conseille l' »Hojiblanca ». Tu vas voir, l’huile est plus douce et fruitée. Y a comme un goût d’amande. Ma grand-mère l’utilisait beaucoup. Ah, son gâteau au chocolat, le meilleur ! »
« Et pour assaisonner tes salades, parce que les femmes, vous aimez les salades, je te conseille l' »Arbequina ». Elle est douce comme l' »Hojiblanca », amère comme la « Picual » mais elle a des arômes d’herbe fraîche. »
Et me voilà repartie et heureuse avec une huile Los Remedios, du nom de la Sainte Patronne de la ville, la « Virgen de los Remedios » (Notre-Dame des Remèdes). Du nom de la coopérative qui approvisionne toute la région.
Et pas que, puisqu’on peut aussi ➽ COMMANDER EN LIGNE
Que dire de plus d’Olvera ?
Attention, enchaînement de clichés. Obligatoires pour un village blanc :
Ruelles ? Sinueuses à l’origine pour gêner l’ennemi dans ses déplacements
Façades ? Blanches pour réfléchir la lumière et garder les intérieurs frais
Blanches ? Pour preuve du sens de l’esthétique et de la maîtrise de l’architecture des Maures.
Symbolique ? Le blanc est souvent associé à la pureté, à la paix et à la lumière.
En peignant les façades en blanc, les arabes expriment leur désir de vivre dans un environnement sain et harmonieux.
Eli a eu cette phrase :
« Ce qui fait le village blanc, c’est cet ensemble entre ces maisons blanches très simples sans affèterie et cette contre-plongée. C’est incroyable et très beau ».
Je ne souhaite pas raconter l’histoire d’Olvera, ce n’est pas le but de mon voyage. Mon voyage, c’est la route et ses rencontres. A d’autres, je laisse l’usage des qualificatifs et des adjectifs.
Le patrimoine naturel de la province de Cadix est ce dont les gaditans peuvent s’enorgueillir.
Je me suis arrêtée souvent au bord de la route. J’ai laissé la voiture d’un côté, traversé de l’autre. J’ai entendu les grillons, contourné une clôture pour parvenir au milieu des oliviers. Je suis partie, pressée par l’arrivée d’un chien berger andalou.
Je me trouve idiote, démunie à manquer de mots pour exprimer mes émotions.
Je ne me lasse pas de la beauté de la province. Tout simplement. Alors, je donne des images 👇
PARC NATUREL DE LA BAIE DE CADIX : BALADE EN VÉLO
Salines, oiseaux migrateurs et aquatiques, flore, chenaux de marée, zones humides. Un vaste écosystème de 10 522 hectares à parcourir, en vélo.
Quand nous arrivons à Cadix depuis Séville en train, bus ou voiture, avant de voir la mer, nous apercevons des salines avec quelques maisons à l’abandon le long de la route. Cet endroit précis a d’ailleurs servi de lieu de tournage de cinéma pour figurer un quartier de la Havane.
Ces salines m’ont toujours intriguée et je me demandais bien comment y aller. Depuis l’année dernière, la « Junta de Andalucia » a prolongé les pistes cyclables derrière la plage de la Cortadura.
On peut désormais relier Cadix depuis le « casco antiguo » (centre historique) en vélo jusqu’aux salines et partir pour une balade, toute une journée.
Un dimanche, je loue donc ma machine chez « Las Bicis Naranjas » (les vélos oranges) , rue Sagasta depuis mon pc pour 16€ la journée ; 15€ si vous vous rendez directement sur place.
Dès l’ouverture à 10h, je suis là et 10 mn plus tard, direction les salines en empruntant les extérieurs du « casco antiguo » aménagés de pistes cyclables pour longer ensuite la mer sur le « Paseo Maritimo » (balade maritime) de « Puerta Tierra » (la seconde partie de Cadix, moderne). Une première belle balade de 6kms. J’arrive à la Résidence militaire de la Cortadura, C’est un complexe touristique avec piscine, terrains de tennis pour les militaires et leurs familles. Les appartements donnent sur l’océan. Pas mal…
J’emprunte le trottoir qui longe la route deux fois deux voies pour me retrouver derrière la plage de la Cortadura. Et hop, tout droit pendant 6 Kms encore, au milieu des dunes, l’océan à ma droite, la route à ma gauche avant d’entrer dans le « Parque natural de la Bahia de Cadiz », le Parc naturel de la Baie de Cadix.
Je ne m’attends à rien de particulier, ne m’étant renseignée sur rien. Je suis curieuse de tout, c’est tout.
Je suis le chemin de terre. Le premier kilomètre, je pense : « Mouais, les maisons abandonnées, l’eau stagnante, la route à gauche, suis pas sûre…« . Je franchis un pont avec un portail de bois bleu et là…
Je suis dans un cadre naturel exceptionnel de plus de 10 kms de pistes au milieu de la Baie.
Je revis et pense aux sensations que j’éprouvais quand je pédalais sur les chemins du Vaucluse l’été de mes 13 ans, au milieu des champs de melon. Le paysage n’a rien à voir, le sentiment de liberté, oui. Comme la même chaleur douce sur mes bras. Je ressens le bonheur de l’impatience des découvertes successives, mes yeux courent partout autour de la route. Le Parc Naturel abrite différents écosystèmes : salines, chenaux de marée, zones humides, oiseaux. Je ne sais plus où regarder.
Plus de 200 espèces d’oiseaux sont réunis avec jusqu’à 70 000 oiseaux en hiver et plus de 3 000 couples reproducteurs. Je l’apprendrai plus loin.👇
Il est 14h, plus un vélo, plus un promeneur à l’horizon Je suis seule face à un paysage de Far West.
J’observe longuement une échasse blanche en déjeunant, assise près du chemin.
Je vais ensuite jusqu’à la plage de Camposoto à San Fernando ; le grand parking s’est rempli.
Il est près de 16h maintenant . Je rebrousse chemin pour préférer me baigner à la pointe de la Cortadura plus sauvage.
Une fin de journée de repos mérité après mes kilomètres en vélo. La selle devient inconfortable . Je pose enfin ma serviette, entourée seulement de deux parasols à 10 mètres de moi. A cet endroit, la plage n’est plus surveillée et des bouées indiquent une zone de fort courant à éviter. Un panneau (encore un) où j’ai garé mon vélo mentionne la marche à suivre, si l’on se retrouve pris dans le courant. Une zone de baïnes en somme.
Je reste là sur la plage de la Cortadura, sauvage et pourtant urbaine. Je me baigne, lézarde, repue de ma journée idéale.
➽ SCROLLEZ vers le bas pour découvrir🍀ma journée en images👇
Quels oiseaux découvrir ? Inventaire à la Prévert*.
Pour les amoureux des oiseaux.
Et pour celles et ceux qui comme moi ont appris de nouveaux noms d’oiseaux, à dire en toutes circonstances 😉
– Mouettes, goélands et sternidés (oiseaux aquatiques)
Les goélands leucophée et les sternes naines nichent ici où se trouve leur principal noyau de reproduction au niveau national.
– Hérons, cigognes et spatules blanches
Le héron cendré et l’aigrette garzette sont particulièrement nombreux. La cigogne noire et la grande aigrette apparaissent en migration et en période d’hivernage.
Les « stars » restent les spatules blanches qui ont ici l’une des plus grandes colonies de nidification d’Europe.
– Anatidés (palmipèdes au bec aplati)
Plus de 10 000 canards siffleurs sont recensés en hiver dans la partie intérieure de la baie. Toujours en hiver, on observe des colverts, des canards souchets ou à longue queue ; des sarcelles d’hiver et à bec moyen.
– Autres espèces
Le flamant rose, le grand cormoran, le grèbe huppé, le grèbe à cou noir et le balbuzard pêcheur prend ses appartements en hiver.
– Tout particulièrement en hiver
Les fous de Bassan, les macareux, les macreuses noires, les puffins, les paons de mer, les pingouins, les skuas et parfois même, le grand grèbe.
* adaptation française du panneau situé dans le Parc
🍀Pour tout connaître des oiseaux de la Baie ➽ CLIQUEZ pour vous procurer le Guide officiel du Parc Naturel de la Baie de Cadix (en espagnol)
À savoir
Cette balade en vélo fait partie de la « Ruta Mediterranea de cicloturismo » (Route Méditerranéenne de cycloturisme).
Initiative européenne d’aménagement de voies cyclables à l’échelle européen : EUROVELO 8.
Cadix est la première étape de la « Ruta EUROVELO 8 » (Route EUROVELO) de pistes cyclables.
– 7350 kms de pistes cyclables
– 23 sites classés au patrimoine de l’UNESCO
– 10 pays visités de Cadix, première étape en Espagne jusqu’à Athènes, en Grèce en poursuivant à Chypre et en Turquie.
Dans la province de Cadix, la route vous mène jusqu’à la pointe du sud de l’Espagne à Tarifa jusqu’au dernier village de la province : Castellar de la Frontera d’où l’on voit Gibraltar, à plus de 100 kms de Cadix.
🍀 CLIQUEZ sur ce lien en surbrillance EUROVELO 8
Vous pourrez télécharger le guide de la route complète et des 10 pays traversés, télécharger la route au format GPX ainsi que l’appli. pour Androïd et Apple.
PLAGE DE LA BOLONIA
Pourquoi la plage de la Bolonia s'appelle Bolonia ?
La réponse est presque dans la question. Mais avant toute chose, où se situe la plage de la Bolonia ?
La plage de la Bolonia se trouve sur la route du sud, entre Cadix et Tarifa.
L’une des plus belles plages d’Europe, paraît-il. C’est vrai.
Je vous invite à vous y jeter. Jeter ? Le mot est fort mais définit l’impression que je ressens quand 17 kms avant Tarifa, Eli et moi bifurquons en voiture sur la droite.
Nous serpentons sur une route aux airs de Corse. Les vaches attirent l’oeil à gauche, l’œil à droite. Nous sommes dans le Parc naturel del « Estrecho », abreuvoirs au loin, cabanons : la « pampa », comme je le dis familièrement. Nos yeux grimpent et après le dernier virage à gauche, ils tombent et se jettent dans la mer. Devant nous, le Maroc. Juste avant, au premier plan, la plage et sa dune. Une dune de 30 mètres de haut, la petite soeur andalouse de la dune du Pilat en quelque sorte. Panorama somptueux.
Les vacanciers y vont nombreux l’été et visitent aussi les ruines de la ville romaine de « Baelo Claudia« sur la route qui se poursuit à droite de la dune.
On doit la découverte de cette cité à un archéologue français, Pierre Paris au début du XXè siècle lors de fouilles. Elle est demeurée presque intacte, protégée par des couches de sable.
Baelo a commencé à être construite au cours du IIe siècle av. J.-C. à l’époque de l’empereur Auguste. Elle connaît son apogée du temps de Julio Claudia, au milieu du Ier siècle av.J.C. La ville est alors renommée pour ses entrepôts de salaison dont on produit le garum : condiment raffiné réalisé à partir de poissons fermentés sauvages et de sel.
➽ Pour en savoir plus sur Baelo, cliquez ici
Mais alors pourquoi la plage s’appelle Bolonia ?
Tout simplement donc, à cause de Baelo qui aurait dérivé en Baelonia pour finir par Bolonia. CQFD 😉