Joli livre paru le 8 avril dernier, acheté à la Libreria Manuel de Falla, Plaza de Mina, à deux portes de l’immeuble où est né le compositeur.
La majeure partie du recueil « El poema del Cante Jondo », imprimé pour la première fois en 1931, a été composé par Federico Garcia Lorca dès novembre 1921.
Moins d’un an avant « Le concours du Cante Jondo », à Grenade, un événement organisé par Manuel de Falla et Federico García Lorca, très amis.
Le cante jondo, le chant primitif, le chant profond soufflé par l’Orient indien et persan, l’avant du flamenco,
La douleur de l’âme et le corps en cisaille.
Selon l’esprit de la belle collection « Los versos de Cordelia », les poèmes sont illustrés. Ici, par Raúl Arias
Nota : Dans la préface, l’éditeur Luis Alberto de Cuenca revient sur le choix qui est le sien d’harmoniser l’usage des virgules dans la poésie de Lorca, question qui divise les traducteurs.
Las seis cuerdas
La guitarra
hace llorar a los sueños
El sollozo de las almas
perdidas
se escapa por su boca
redonda.
Les 6 cordes
La guitare
fait pleurer les songes.
Le sanglot des âmes
perdues
s’échappe par sa bouche
ronde.
Memento
Cuando yo me muera,
enterradme con mi guitarra
bajo la arena.
Cuando yo me muera,
entre los naranjos
y la hierbabuena.
Cuando yo me muera,
enterradme si queréis
en una veleta.
¡Cuando yo me muera !
Mémento
Quand je mourrai,
enterrez-moi avec ma guitare
sous le sable.
Quand je mourrai,
parmi les orangers.
et la bonne menthe,
Quand je mourrai,
enterrez-moi, si vous voulez,
dans une girouette.
¡Quand je mourrai !